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La Marne et son histoire sur le parcours de l'AAPPMA ...

La Marne au XVIIIe siècle (Carte de Cassini - Source: Géoportail)

 

Au moment de la Révolution (1789), la navigation a cependant été mise de côté en raison de la dégradation et de la destruction des berges et des pertuis (ancêtres de nos écluses). Les berges s'effondraient et rendaient la navigation, déjà compliquée à l'époque, encore plus difficile.

 

En mars 1809, Napoléon décrète l'exécution d'un canal à Chelles et d'un autre à Saint Maur, pour améliorer les conditions de navigation. Seul le second sera construit.

Les difficultés demeuraient : présence de nombreux moulins sur le cours d'eau, présence de hauts-fonds. Pour les zones où le mouillage était insuffisant en été, les mariniers devaient alors s'adresser aux propriétaires des forges (dont les usines utilisaient des chutes d'eau créées par des petits barrages) et leur "acheter un flot" ? Mais à que veut dire "acheter un flot" ? Cela se passait en général les dimanches. Les vannes des décharges étaient ouvertes pendant quelques heures, créant ainsi une "mini" crue d'une vingtaine de centimètres. Mais là encore, toutes les embarcations ne pouvaient suivre le flot et s'échouaient sur les hauts fonds.

 

Il fallait donc augmenter les hauteurs d'eau dans la Marne et la rendre navigable un maximum de temps dans l'année.

 

L'année 1836 est l'année où il a été décidé de se lancer dans un grand projet: "Canaliser la rivière afin d'avoir un mouillage de 1,60m au minimum". La Marne allait donc être canalisée en un certain nombre de point stratégiques par des barrages.

 

 

De 1836 à  1910: 167km de Marne à canaliser!

 

Les premiers travaux commencent rapidement. Le rythme s'accélère à partir de 1848 grâce à la maîtrise d'oeuvre des Ateliers nationaux mais les crédits commencent à manquer, et les travaux sont abandonnés fin 1849. Entre temps, les lignes de chemin de fer s'étendent de plus en plus et bon nombre de marchandises sont transportées par le train à des prix très compétitifs.

En 1854, la canalisation de la Marne reprend sous la direction de Louiche Desfontaine, sous la houlette duquel de nombreux barrages seront construits. La canalisation de la Marne s'achèvera en 1865, et malgré toutes les améliorations apportées, la Marne restera une rivière difficile avec de nombreuses sinuosités et de périodes de hautes-eaux à très fort courants.

 

 

Cartes postales anciennes de Château-Thierry pendant la crue de Janvier 1910

 

C'est depuis cette crue exceptionnelle (la plus importante du XX ème siècle) qu'a été créé un service d'annonce de crues régional.

 

Quelques années plus tard, en 1913, c'est tout l'inverse qui se produit! La sécheresse entraîne une chute des niveaux d'eau dans les rivières. On peut traverser la Marne à pied!

 

La Marne à l'étiage en 1913 !

 

Sources: DRIEE Ile de France / DREAL Champagne-Ardennes / Cartes postales anciennes prêtées /Livre "Mémoires en images de Château-Thierry" de Mr et Mme Delcroix"

 

 

L'année 1924:

 

Les traces de la Première Guerre Mondiale sont encore là. Tout est à reconstruire, des ponts aux maisons.

 

L’année 1924 a été particulièrement pluvieuse sur tout le bassin de la Marne. Les pluies diluviennes de la fin octobre s'abattent sur toute la région. Comme en 1910, les sols complètement saturés par les pluies antérieures ne retiennent plus rien. Les écoulements de surface sont très rapides, et en peu de temps, l’ensemble des cours d'eau entrent en crue. C'est la crue de Novembre 1924.'

 

A Château-Thierry, la crue est arrivée alors que la reconstruction du pont (détruit lors de la Guerre 14-18) était déjà bien avancée. La navigation sur la Marne sur notre parcours actuel de pêche n'était plus possible puisque le niveau d'eau avait presque atteint le sommet des arches du pont provisoire! La crue n'est pas aussi impréssionnante qu'en 1910, mais de nombreuses rues se retrouvent à nouveau les pieds dans l'eau. Même les petits avions de manèges installés Place des Etats-Unis n'ont pas réussis à décoller !

 

Cartes postales anciennes de Château-Thierry - La Marne en crue - 1924

 

 

Suite à cette crue, la création de barrages réservoirs pour prévenir de tels phénomènes a été préconisée. Des travaux préventifs ont donc été réalisés sur le bassin de la Seine et de la Marne. C'est ainsi que le barrage de Champaubert-aux-Bois, sur la Marne, a été inauguré à l'hiver 1938/1939.

Depuis, quatre grands Lacs de Seine ont été créés avec pour mission l'écrêtage des crues (pour en limiter l'ampleur) et le soutien d'étiage (restitution d'eau dans les rivières en période sèche). Il s'agit du lac-réservoir de Pannecière (sur la rivière « Yonne » - 1949), le lac d'Orient (1966) le lac du Der-Chantecoq ( sur la Marne - 1974), le lac-réservoir Aube (1990).

 

Sources: DRIEE Ile de France / Cartes postales anciennes prêtées /Livre "Mémoires en images de Château-Thierry" de Mr et Mme Delcroix

La crue de décembre 1967 et janvier 1968:

 

Le froid et la neige s'invitent dans la région fin 1967. Les neiges sont importantes et le gel permet de retenir de grandes quantités d'eau. Puis début 1968, les températures remontent et c'est plutôt avec satisfaction que la population accueille l'amorce du dégel. Mais pour cette fois, il aurait été préférable que le froid vif persiste encore quelques jours encore, pour retenir sur les pentes de nos vallées, les énormes quantités d'eau figées par le gel et pour en éviter le ruissellement trop rapide. 

Or c'est tout l'inverse qui s'est produit, l'importance du dégel transforme les ruisseaux en torrents et la Marne ne cesse de gonfler. Toutes les terres de la vallée, entre les coteaux, étaient sous les eaux, donnant à la plaine qui s'étend entre Château-Thierry et Chézy-sur-Marne un aspect de lac !

Alors que tout le monde s'attendait à une crue record, avec des conditions météorologiques défavorables, l'eau n'a pas atteint les niveaux escomptés et la crue s'est désamorcée lentement.

Photographies de la plaine de Château-Thierry et du centre-ville - La Marne en crue - 1968

 

Sources: Articles de l'Union

 

 

La crue d'avril et mai 1983:

 

Le premier trimestre 1983 présente une pluviométrie proche de la moyenne climatologique sur le bassin de la Marne. Mais en avril et mai, un épisode  pluvieux de forte intensité (50 jours de pluie sur les deux mois) fait gonfler les rivières. C'est bien plus en amont de Château-Thierry que la crue s'est le plus fait ressentir, mais la hauteur des nappes phréatique et la saturation des sols vont contribuer à aggraver les conditions d’écoulement. Les dégâts, notamment ceux portés aux cultures, sont très importants.

Photographies du centre-ville de Château-Thierry - La Marne en crue - 1983

 

 

Sources: DRIEE Ile de France / Photographies prêtées

 

 

Octobre 1999: Pollution de la Marne par des résidus de vigne:

 

Pour que le champagne soit de qualité, il ne faut pas trop presser les grains de raisin. Les résidus de pressage, appelés  "aignes", contiennent encore du jus et sont stockés en plein air.

Fin septembre 1999, de fortes précipitations tombent sur la région et entrainent avec elles plusieurs tonnes de ces résidus (entre Damery et Azy-sur-Marne). Ces résidus arrivent dans la Marne, provoquant une pollution par matière organique, qui s'est traduite par l'asphyxie de plusieurs tonnes de poissons (gardons, anguilles, brochets et carpes). La mortalité a été très importante. Entre 74 et 100 tonnes de cadavres pour 58km de rivière touchés. Ces cadavres ont été enlevés par plus de 200 personnes (pompiers, bénévoles, services de navigation, pêcheurs et militaires).

 

Photographies de la pollution de la Marne - Juin 1999 (Source: L'union Presse)

 

Sources: L'Union presse / LES JOURNEES D'INFORMATION DU CEDRE - Les pollutions accidentelles des eaux au-delà du pétrole brut 23 octobre 2001

Les violents orages du 14 juin 2009:

 

Dans l’après-midi du 14 juin 2009, des orages très actifs en provenance de Seine-et-Marne touchent le sud-ouest puis l’est du département de l’Aisne. Ils sont particulièrement intenses sur une ligne Charly-sur-Marne - Condé-en-Brie et génèrent des quantités de pluies impressionnantes. En quelques minutes des coulées de boues se forment et dévalent les pentes, faisant déborder le moindre cours d’eau. La Marne débordera au sud de Château-Thierry.

Les dégâts sont très localisés et importants. Entre 1.50 et 1.80 m d’eau circulent dans les rues de Chézy-sur-Marne, avec des courants très importants. Le scénario se répète à Azy-sur Marne, Saulchéry et Essises. La mobilisation est importante et plus de 300 interventions sont déclenchées par les services de secours en l'espace de quatre heures.

Les dégâts affectent principalement les habitations (300 à Chézy) et les bâtiments, des ponts, les réseaux de transport, les réseaux d'assainissement ainsi que les véhicules.

Photographies des inondations du 14 juin 2009 à Chézy-sur-Marne (Source: France 3 Picardie)

 

Sources: L'Union presse /  France 3 Picardie / DRIEE Ile de France

 

Merci à tous ceux qui ont fait leurs fonds de placards et leurs albums de cartes postales anciennes pour nous permettre d'illustrer cette partie du site internet !

 

 

La Marne ! Cette rivière qui fait le bonheur des pêcheurs, des plaisanciers, des sportifs, des promeneurs et des amoureux de la nature! Elle est le repère des rats musqués, des canards ou brochets! Son histoire sur notre parcours est très intéressante. Voici quelques évènements marquants!

 

 

Avant 1836:  Quelle était la place de la Marne et comment naviguait-on dessus?

 

A l'époque où les routes étaient rares et difficilement fréquentables, notre rivière (voie de communication et d'approvisionnement entre les provinces qu'elle traversait et Paris), avait un rôle très important dans le ravitaillement de la capitale. On y transportait principalement des marchandises non périssables (bois, pierres, fer, ...), des sacs de grain, du fourrage ou même du vin!

Les transports de l'époque se faisaient presque tout le temps à sens unique, de l'amont vers l'aval. En ce temps, deux types de bateaux circulaient principalement:

 

  • Les Lavandières, bateaux construits avec une semelle droite, très étroite d'un bout et aussi large derrière qu'au milieu. Leur nom venait du fait qu'ils étaient construits sur la base des bateaux-lavoirs des blanchisseuses. Leur capacité de port était estimée à 100 voire 150 tonneaux. Généralement, ces bateaux avaient une durée de vie éphémère. Ils étaient construits sur place et une fois la livraison faite à Paris, ils étaient récupérés pour faire du bois de chauffe.

 

  • Les Marnois, bateaux de charge traditionnels de nos régions. Ils doivent leur nom au fait d'avoir été fabriqués (dès le Moyen âge) dans les chantiers navals de Saint-Dizier, sur la Marne. Les plus grands marnois pouvaient atteindre 40 m sur 7 et pouvaient transporter jusqu'à 100 tonnes de marchandises. Cependant, ils n'étaient pas adaptés à la morphologie de la Marne à cette époque (le mouillage de la rivière n'autorisant pas un enfoncement supérieur à un mètre). Ils ont eu tendance à disparaître et laisser place à des Marnois de taille plus raisonnable. Une fois la descente de la Marne effectuée, ils étaient récupérés pour naviguer sur la Seine.

 

 

 

Carte de l'Etat Major sur le secteur de Château-Thierry ( 1820-1886) Source: Géoportail

 

En 1880, il est décidé de porter le mouillage à 2,20m en relevant les retenues des barrages. Ce projet s'avèrera être fructueux puisque le trafic fluvial augmentera de 60% entre les années 1889 et 1897. Jusqu'en 1910, seuls des travaux d'entretien seront réalisés avec quelques petites modernisations d'ouvrage dans l'Aisne.

 

Sources: Géoportail / L'Union presse / Service de la navigation de Seine et Marne à Mont-Saint-Père

 

 

De 1910 à aujourd'hui: quelques évènements marquants

 

L'année 1910:

 

L'année 1910 est une année qui a marqué les mémoires. Les inondations de Paris  sont restées célèbres, tant par leur ampleur que parce qu’elles ont été abondamment photographiées, filmées et décrites. C'est également le cas pour Château -Thierry et les autres villages traversés par la Marne sur notre secteur de pêche. Mais pourquoi une crue si importante?

 

Ce sont les conditions météorologiques qui en sont à l'origine, comme dans bien des cas. Les conditions météorologiques à l'origine de la crue de janvier 1910 se sont mises en place dès l'été précédent (temps très humide avec un excédent de pluie de l'ordre de 50%). La première semaine du mois de Janvier 1910 a été sèche et froide (sols gelés et neige). A cela se sont ajoutées des pluies exceptionnelles (plus de la moitié du total des pluies de janvier tombe en 4 jours!) qui ont saturé rapidement le sol déjà bien gorgé d'eau.

Les premiers débordements commencent au niveau de Damery le 20 Janvier 1910. Même si la décrue semble s'amorcer en amont, la situation se dégrade rapidement dans les secteurs de  Châlons-sur-Marne où la crue a déjà fait des dégâts. Le 23 Janvier, les premiers débordements sont observés sur le secteur de Château-Thierry et le pic de la crue sera observée à Château-Thierry le 25 Janvier (5,41 m).

AAPPMA les amis de la gaule 02 chateau thierry et ses environs

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